Se Laisser envahir par la musique.
Laisser monter les notes le long de mon dos, de mon cou.
Elles pénètrent et ouvrent mon cœur et mon esprit comme une
fleur,
le ciel est plus clair et plus beau dans mes yeux, à travers mon corps.
La chair vibre comme l’esprit s’étend et enveloppe tout ce
qu’il approche.
Pour quelques notes, le temps d’un autre pays imaginaire à découvrir,
ou redécouvrir, l’espace de quelques notes.
pour Franck, Steve et Yann
La fièvre
est venue, doucement, sous le soleil, les nuages et le vent.
Elle est venue dévaster les reflets du regard et peu à peu la
vérité
d’un sourire chaque jour plus douloureux
mais chaque jour plus heureux d’être en vie.
La pluie, quelques éclairs,
et le tonnerre.
Et l’émotion qui fait couler des larmes le long de mon sourire
pour accompagner le plaisir des nuages à abreuver la Terre.
Le vent file, file entre les arbres,
entre les âmes vagues
qui s’éloignent d’elles-mêmes dans le matin blême.
Le vent file, file, et le temps avec lui.
Vivre, vivre, maintenant que la
vie s’enfuit, que la vie me quitte.
Maintenant que ce cœur mécontent cogne dans ma poitrine et dans
ma vie.
Vivre, vivre, maintenant que mes chaines dociles me pèsent sur l’échine.
Maintenant que ma vie s’enfuit, surprise,
cette vie qui m’a pourtant si souvent dit de la tarir jusqu’aux
racines.
Vivre, vivre, maintenant que l’envie me quitte mais me rattrapera bien
vite.
Maintenant que mon rêve commence à m’emprisonner.
Maintenant que j’ai fini de pleurer ; fini de rêver, encore oublié
d’aimer.
L’air est frais mais le soleil
essaie de nous réchauffer.
On avance, on avance et l’air est de plus en plus glacé.
Gelé par les regards mornes et l’enfance oubliée.
Autour de soi ce n’est pas la glace et le verglas les plus froids.
Ceux-là forment des flaques où la lumière scintille et
éblouit.
Ce sont ces regards, ces regards d’où ne sort
plus aucune flamme quand on les croise.
Ces regards accusateurs réprimant toute bonne humeur,
si sûr de l’attitude qui est la leur.
Si risible dans leur fierté déculotée.
Et les autres, moins triste, fuyants le ciel.
Cherchants la terre. Je ne ris pas de ceux là,
Ils ont cependant plus d’espoir de voir un jour le soleil.
Ce maudit soleil qui essaie de nous réchauffer.
Après une vie bien remplie,
riche en souvenirs, chers et amères.
Une vie de rencontres et de décomptes.
Une suite de joies et de désespoirs qui s’enchainent sans laisser
le temps
de respirer sous le flot incessant qui submerge constamment.
Après cette vie bien remplie, l’oisiveté n’est pas
permise.
Il faut poursuivre la vie, à chaque battement de cils,
continuer à s’enrichir, ne rien tenir pour acquis,
pour revivre chaque jour la beauté de ce nouveau jour.
Frôlements d’étoffes
et de peaux. Regards fuyants, sourires discrets.
J’ai joué le jeu, même si je n’ai pas respecté
les règles,
Même si je n’ai su que me taire et sourire, me laisser mourir.
Sans profiter de ces yeux. Sans penser vivre mieux.
Sans espérer être plus heureux après avoir croisé
ses yeux.
Je ne pourrais tenir cette promesse d’aimer plus.
Quand j’ai peur pour moi, pour elle, de cette fièvre qui m’amène
trop prés des rêves.
Je rime avec les mots à défaut de vouloir aimer, de savoir aimer.
Je rime avec la vie sans pour autant vivre.
Mais connais-tu la rosé du matin qui éclaire mes lendemains.
As-tu déjà voyagé au cœur de la brise ?
Ma vie n’est pas merveilleuse comme celles remplies d’amour, c’est
une évidence.
Je n’ai que de faux silences pour me tenir compagnie.
Juste des fleurs pour parfumer mes rêveries.
Quelques rayons de soleil et de lune pour faire briller mes pupilles.
La chaleur et le froid pour me rappeler que je vis.
Un peu d’amitié pour savoir pourquoi je vis.
Les regards me manquent,
tes yeux, ton sourire et tes rires également.
Pas énormément, juste dans ces moments où je m’aperçois
de mon vide.
Cet endroit où personne ne vit et qui m’envahit totalement parfois.
Quand rire et sourire ne me sont plus d’aucun secours pour retrouver
la beauté et le calme de mon cœur.
C’est durant ce temps entre deux monde, la vie et la mort,
que je pense à toi.
Quand ni la vie ni la mort ne me tiennent contre elles.
Ou bien… quand elles me serrent trop fort.
Tu es une des meilleurs raisons qui me font pencher vers la vie.
Pour entendre encore ton rire.
A Isi
Vous êtes vous déjà
demandé la valeur d’une seconde,
c’est parfois ce qu’il faut pour prendre conscience de sa vie
et des frivolités qui l’ont étouffées
Tant de civilités vides de vérités a-t-on échangé,
de ces fausses considérations, de ces soi-disant marques d’affections.
Pour être vivant faut-il côtoyer la mort à chaque seconde
?
Connaître chacune comme étant la dernière ?
Ou vivre chacune le plus intensément possible ?
Celui qui vit
Je l’ai rencontré des milliers de fois,
A travers chaque visage en vérité…
Je l’ai peut-être écouté cent fois sur des milliers…
J’ai dû le connaître dix fois sur ces milliers,
D’avantage sûrement dans la nature qui m’entoure.
Je le connais par
les livres que j’ai lu
Et, plus rarement, les âmes que j’ai vu.
Mais dans tout celà je n’ai retenu
Qu’une idée,
Il est en tout,
Il est tout.
Il suffit d’ouvrir les yeux,
Il suffit de s’ouvrir les yeux,
Les yeux, le coeur et l’âme.
Les aboiements lointains
d’un chien.
Chant grave qui résonne dans le crépuscule,
le ciel sombre d’une nuit d’hiver.
Se mêlant aux soupirs du bois qui se consume,
Des notes qui s’échappent d’une boite à musique.
Les feuilles qui
se frôlent entre elles, le long des branches.
Le balancement des troncs, longs corps aux bras chargés de perles d’or
et d’émeraude.
.
Mon amour aura été
court, vide.
J’y ais appris plus que tu ne crois,
j’ai oublier d’apprendre bien plus encore.
J’ai appris à pleurer, j’ai oublié comment sourire.
J’ai appris à écrire, je ne sais plus parler.
J’ai appris des traits et des formes sur le papier,
j’en ai oublié tes traits et tes formes,
j’en ai oublié d’aimer les traits et les femmes qui m’ont
désirées, aimées.
Des jours et finalement des mois dans cette chambre
où ton corps respire, ton cœur bat, et tes paupières restent
irrésistiblement closes.
Où ton âme n’est pas.
Longue insomnie qui creuse mes joues, voile mes yeux.
Remplie l’atelier où je ne sais plus travailler que des toiles
blanches, vides, où tu es absente.
Une lumière crue et violente sur la trame blanche, noire les nuits sans
lune.
A mon adolescence
Critique et juge quand je le vois
tel qu’il est.
Imparfait mais humain.
Avec ces défauts qui le font être lui.
Avec ces qualités qui m’agacent et me manquent parfois.
Cet homme qui ne me ressemble pas,
Dont demeurera une part en moi,
Une part de moi.
Lasse et déçu quand je l’écoute parler
de ce qu’elle n’est pas,
de ce qu’elle n’a pas.
Souriant faiblement devant son désespoir de n’être indispensable.
Regardant le ciel passer quant elle veut tout contrôler.
Riant en me rappelant que je suis un peu comme elle.
Et des fragments de ma mémoire adolescente,
de ma mémoire d’enfant,
je ne peux retirer ces deux enfants que sont…
Mes parents.